To Coromandel : jour 3


"To the Pinnacle top"


Les braises encore fumantes de la nuit virent se lever un soleil radieux. Près de là, l'agitation matinale est plus importante que d'habitude. Il est temps, il faut prendre la route.

C'est donc sous un ciel bleu azur et dans une fraîcheur non négligeable que nous nous préparons pour notre périple. Petit dèj, préparation des sacs et des provisions, organisation, nous voilà fin prêt à entamer notre première marche en plein bush néo-zélandais. C'est donc munis de nos polaires (faisait bien froid au départ) que nous nous rendons à l'entrée du sentier situé non loin de là. 


Le début de la randonnée se fait tranquillement, au milieu d'un sentier aménagé (ce qui se fera très rare par la suite) coupant à travers l'orée d'une forêt dense et luxuriante. Le feuillage des arbres filtre les rayons du soleil et inonde notre chemin d'un jeu d'ombres et de lumière fort agréable.

C'est quelques minutes plus tard que nous entamons réellement les prémices de notre marche. Une rivière nous barre le chemin et aucun passage à gué possible. Nos yeux se lèvent alors vers ce qui nous semble être un vrai pont de singe.

En effet, alors que nous venions de quitter le sentier balisé et entretenu, nous voilà à six mètres de haut, dans un décor comme de ceux que l'on rêve parfois et que l'on qualifie de « havre de paix ».



En file indienne, motivés et excités à la fois, nous poursuivons notre bout de chemin dans la forêt toujours aussi luxuriante. Nous croiserons quelques Kauris (les GROS arbres, vous vous souvenez?) que nous ne manquerons pas de saluer au passage.

Au fil des minutes, la température extérieure grimpe au diapason de notre température corporelle. C'est l'heure d'ôter nos polaires pour éviter de transpirer. Après une heure de chemins vallonnés, un nouveau pont de singe se présente à nous, qui nous oblige à faire un détour. Nous choisissons donc de remonter la rivière sur quelques mètres afin de trouver un autre passage. Ce sera chose faite après quelques rochers mouillés que nous escaladerons et une mini cascade que nous enjamberons. Nous n'oublierons pas de marquer une mini pause pour apprécier la quiétude de l'endroit.



Les choses sérieuses n'attendaient que nous pour commencer. Nous entamons une grande montée sur ce que nous appellerons un escalier, mais qui en vérité pour être qualifié de rochers disposés en quinconces sur lesquels nous prendrons appui. L’ascension sera longue et fatigante. Le dénivelé important et l'humidité des pierres rendant notre progression difficile. Après 45 minutes d'effort, nous serons récompensés par le paysage s'ouvrant à nos yeux ébahis.



 

Il n'est pas encore temps de se reposer, nous préférons arriver à une aire de bivouac appelé « Hydro Camp » située à peu près à mi parcours pour prendre une vraie pause. Quelques ponts suspendus et décors paradisiaques plus tard, nous arrivons au bivouac après deux heures de marche. Il est temps de reprendre quelques forces et de manger un bout avant de repartir.



 

La précédente ascension afin d'arriver à l'hydro camp nous pèse encore un peu dans les jambes mais ne nous savions pas encore ce qui nous attendait. Nous reprenons la route vers la pinnacle hut, notre destination finale.

 

Nous pensions avoir assez gagné en altitude pour ne plus avoir d'important dénivelé, erreur ! Une nouvelle heure d'ascension nous attend alors, dans un décor qui change graduellement de la forêt luxuriante pour une végétation moins dense et beaucoup plus semblable au bush. C'est alors au tour des pantalons de laisser leur place au short emmenés au cas où (l'une des meilleures idées que nous ayons eu jusqu'alors !).



Nous continuons donc de gagner en altitude et de nous émerveiller devant le défilé de cette nature belle et surprenante.



Vous pouvez apercevoir sur la troisième photo le sommet d'une montagne qui nous paraît bien loin. C'est en plaisantant que nous nous disons que ça ferait bien loin et bien haut à gravir. Hum... rira bien qui rira le dernier !

C'est après plus de trois heures de marche alors que le soleil de midi est à son paroxysme, que nous atteignons la pinnacle hut. Il s'agit en fait d'un refuge tout confort et tout équipé pour les randonneurs souhaitant passer la nuit. L'endroit est agréable et la mi journée étant annoncée, nous nous arrêterons une bonne demie heure afin de nous repaître des provisions apportées.

Non loin e là, se situe l'un des derniers barrages entièrement fait avec du bois de kauri. Nous nous y rendons donc, qui plus est, marcher c'est bon pour digérer !


De retour au refuge, nous avons un choix à faire. Il est 13heures, nous avons environ quatre de marche pour retourner au point de départ car nous avons prévu de prendre un chemin différent et un peu plus long pour le retour.

Mais quand même, il y a un sommet qui nous tend les bras et qui est annoncé à 45 minutes. On allait quand même pas louper ça !

On remet nos sacs sur le dos, et nous voilà parti pour l'ascension la plus éprouvante de la journée. Éprouvante certes, époustouflante assurément. Alors que nous montons petit à petit, la péninsule des Coromandel se fait de plus en plus visible dans sa globalité.

Mais où est Guillaume ?
C'est avec les jambes en feu et le souffle court que nous levons la tête et apercevons le sommet à seulement quelques mètres. Au prix de derniers efforts dans une escalade pittoresque oscillant entre rochers, escaliers de fer vraiment raides et végétation servant de marches naturelles, nous voilà enfin sur le toit des Coromandel.

Récompensés, ça nous l'avons été. La beauté du paysage est à couper le souffle. Majestueux, le terme résume bien l'impression que nous en avons eu. Les images parlerons d'elles-mêmes alors trêves de bavardage.


Dominant les alentours, tels de fier aventuriers au sommet de leur art, nous resterons nous abreuver d'un paysage découvert par nos seules petites jambes. Malheureusement l'heure avance, et le retour s'annonce long. Sachant que la nuit tombe vite ici aux antipodes, nous ne pouvons nous attarder plus et entamons donc la descente qui sera bien plus rapide que dans le sens inverse (20 min pour descendre, 45 min pour monter).

Nous prenons le même chemin qu'à l'aller jusqu'à l'hydro camp ou cette fois nous ne marquerons pas de pause et où nous bifurquerons pour emprunter un autre chemin pour la fin du trajet.

Autant nous en avions plein les jambes de monter. Nous allions donc être servi pour la descente, c'est peu rien de le dire. Pendant près d'une heure et demie, nos genoux seront mis à rude épreuve dans de cocasses dénivelés ou le sol pourrait être qualifié de « pas palpable ». La terre ne sera que boue, Guillaume effectuera de belles glissades au prix de rattrapages miraculeux mais sans dommages.

Notre vigilance sera mise à rude épreuve pour ne pas s'enfoncer dans de vrais bourbiers et nos corps crieront à la fatigue. Toujours aussi déterminés (et n'ayant pas trop le choix en fait), nous quitterons après près de deux heures les sentiers boueux pour nous enfoncer de nouveau dans une forêt luxuriante au chemins plus faciles !

La fatigue se faisant sentir nous ne nous arrêterons pas pour prendre des photos. Enfin presque, car lorsque nous trouvons au milieu de la forêt un rail de train servant d'escalier, cela vaudra bien une petite pause et quelques clichés (ainsi que quelques passes de funambules, sans grand succès...) :



La dernière vraie difficulté de la journée sera la traversée d'une ultime rivière, où nous serons obligés de sauter de caillou en caillou, flirtant avec la surface d'une eau limpide mais plus très accueillante en cette fin de journée.

Puis nous voilà enfin arrivés à notre MagiCarp qui accueillera ses propriétaires dans un triomphe chaleureux après exactement 9heures et 10minutes de solitude.

Nos bonnes chaussures de marche nous auront préservés des ampoules mais c'est avec des pieds douloureux que nous feront le constat de cette journée.

« Tout travail mérite salaire » ; nous avons bien travaillé et avons été copieusement payé ! Les images que nous avons imprimés dans nos têtes y resterons longtemps à n'en point douter.

Tel un randonneur fatigué, le soleil se couchera à l'horizon alors que nous prendrons la route à bord de notre van pour reprendre nos quartiers à la Gorilla Hut. Bah quoi ? On s'y sent bien nous à la Gorilla !

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10 commentaires:

  1. ça le fait ces points de vue, ces escaliers, ces ponts suspendus, merci de partager cette "promenade" dans le coromandel; je m'y suis projeté aisément. maintenant j’espère que vous m'en voulez pas d’être rester sagement à la maison; franchement je vous aurais retarder dans votre avancée; ce n'est ni mon age ni mon poids (de ce coté ça va) mais mon genou à doubler de volume et là je vous vois mal me porter sur le dos durant 9 heures même à tour de rôle!!! je pense à vous et je vous ai éviter les ampoules. oui je sais vous pouvez me remercier, je vous en prie.
    suite au prochain commentaire!!
    bisous à tous les deux

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  2. Gilles06:44

    Superbe paysage paradisiaque qui nous fait réver. A vous l'effort pour le conquérir, à nous le réconfort pour le contempler.
    Je partage l'avis de Padre, sur vos épaules, pourquoi pas !!
    Vous devez apprécier les retrouvailles avec Magicarp après un pareil parcours.
    Bon repos à vous deux
    Et que l'aventure continue

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  3. AGNES07:06

    quel parcours, quelle ascension, quelle randonnée, bravo les petits, si après ça on vous dit que vous n'êtes pas sportifs, vous avez le droit de... sourire...
    j'ai presque ressenti les efforts, les essouflements, les douleurs, mais je suis quand même arrivée en haut juste un peu après vous ! comme tu dis Guillaume, c'est majestueux ! pas grand chose à rajouter, ah si, MERCI !
    PS : un peu de frayeurs aussi, mais faut pas y penser.
    bisous et prenez soin de vous.

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  4. Anonyme08:09

    kia ora les aventuriers , cette fois ci vous y êtes. merveilleuses photos, c'est super vous nous faites rêver (quoi de mieux)en plus je lis vos commentaires et j'ai l'impression d'ouvrir un livre et suis haletante pour tourner les pages. merci à vous deux de nous faire partager ce périple, évidemment nous avons les jambes reposées mais je crois qu'il faut mieux souffrir un peu pour pouvoir apprécier de visu ces merveilles. vous nous manquez mais on vous pardonne on voudrait être avec vous, on oublie notre âge et pensons qu'on a raté un peu les découvertes. Samedi 3 novembre 20h08, je vous envoie mille bisous. Mam

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  5. Alors ça y est, on y est!!
    la jungle version Nouvelle Zélande, pont de singe et tyrolienne? Dommage pour la tyrolienne la descente aurait été plus amusante et plus rapide!!!

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  6. Anonyme10:27

    merci de nous faire partager autant de belles choses mais pour l amende? p"pa

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    1. Margaux et Guillaume18:51

      Coucou p'pa ! C'est un grand plaisir pour nous de vous faire partager tout ça !
      Pour l'amende, pas de soucis ! On l'a mangé au p'tit dèj' en guise de paiement !
      Gros bisoux de nous deux !
      Guillaume & Margaux

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  7. Anonyme03:21

    J"aime ! c'est vraiment plaisant de vous lire ! Puis les photo, comme dans les livre..
    encore plus svp !

    Lou

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  8. Margot13:48

    Wahou ! Rien qu'en vous lisant, j'en suis fatiguée.
    Journée éprouvante, mais qui valait le coup d'être vécue, si j'ai bien compris...
    Toujours en quête d'aventure, et de paysages somptueux que vous nous faites partager, qui plus est.
    J'adhère !
    Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ! (Ok, j'avoue avoir piqué la réplique de Fort Boyard)...
    Des millions de bisous sur vos joues transpirantes les loulous !!!

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  9. Anonyme07:48

    une semaine de plus mais aujourd hui surprise ? RIEN de plus a lire ? alors je pense et j espere que tous va bien et le boulot aussi tres gros bisous a tres bientot p,pa

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